Visite de la ministre du logement à Montaigu-Vendée

En amont des annonces du plan de relance, Emmanuelle Wargon, Madame la ministre du Logement, est venue mercredi à Montaigu-Vendée visiter un chantier de maison médicale et de logements, et parler avec les élus, les chefs d’entreprises, et les acteurs de l’immobilier des problématiques liées aux logements sur notre territoire.

La visite s’est achevée par une table-ronde et une promesse de Madame la ministre que les discussions et les solutions évoquées ne restent pas “lettre morte”. Elle a chargé le Préfet de Vendée de faire un compte-rendu des échanges et de mener la suite des réflexions.

Le logement – un enjeu majeur du territoire

Depuis déjà quelques années et ce malgré la crise du COVID, le bassin de vie de Montaigu-Vendée connaît un déficit considérable de logements.

Le dynamisme économique de toute la communauté de communes Terres de Montaigu est tel qu’avant la crise du COVID, le taux de chômage était proche de 4%, considéré comme le plein emploi.

Les entreprises, et particulièrement les entreprises industrielles, se trouvent aujourd’hui confrontées à des offres d’emploi non pourvues en raison d’un manque important de logements.

Pour s’en convaincre, il suffit de recenser les logements à louer. A la date du 1er septembre 2020, à Montaigu-Vendée (20 100 habitants, environ 9500 logements), les offres de maisons individuelles à louer se limitent à 5, les appartements à 10.

Chefs d’entreprises, élus, investisseurs, promoteurs et professionnels de l’immobilier, toutes et tous se retrouvent autour d’un constat très inquiétant : le logement est devenu un frein à l’emploi et aujourd’hui il est un handicap à la reprise économique post COVID, notamment dans l’industrie.

Depuis des années, les collectivités agissent à leur échelle pour pallier cette pénurie. Le PLUi (Plan local de l’Urbanisme Intercommunal) et le PLH (Plan Local de l’Habitat) des Terres de Montaigu ne manquent pas d’ambition :

  • Objectifs de production de 435 logements par an,
  • Augmentation de 20% des logements publics dans les 6 prochaines années à Montaigu-Vendée,
  • Aides aux particuliers notamment en matière de rénovation énergétique de 1.3 million d’euros par an.
  • Acquisitions de nombreux terrains en centre-ville et centre-bourg

Mais ce volontarisme ne solutionnera pas le problème du manque de logements si les investisseurs locaux dans le logement individuel groupé, intermédiaire et collectif n’investissent pas sur le territoire.

En conséquence, Il n’y a quasiment aucun bien à louer sur le marché privé. Il est aujourd’hui impossible pour un nouveau salarié arrivant sur Terres de Montaigu de trouver une réponse rapide à son besoin de logement.

Nos investisseurs locaux, pourtant existants, se tournent tous vers les villes éligibles à la défiscalisation PINEL. Ainsi, alors que la demande de logements est forte sur les Terres de Montaigu, les investissements dans le logement locatif se font à Nantes ou sur le littoral.

Aujourd’hui, les investisseurs sont encouragés à financer le logement des métropoles et des bords de mer plutôt que celui des villes moyennes industrielles.

 

Les propositions de Terres de Montaigu et Montaigu-Vendée à Madame la ministre :

  1. Mieux recenser à l’échelle nationale les « territoires d’industrie » qui connaissent une forte tension sur le marché locatif.
  2. Reconsidérer les critères de zonage PINEL pour y rendre éligibles les territoires d’industrie en plein emploi dont le marché locatif est en déficit fort OU A DEFAUT supprimer sur la France entière les avantages fiscaux PINEL.
    L’objectif est d’agir efficacement, et avec pragmatisme, sur l’offre de logements là où elle est nécessaire. Aujourd’hui, le déficit de logements sur les Terres de Montaigu oblige les salariés à de longs déplacements coûteux et générateurs de pollutions. Les aides de l’Etat, et notamment la défiscalisation, si elles s’adaptaient mieux aux bassins d’emplois réels, contribueraient à la relance et à la transition environnementale.A défaut, il faut abandonner les encouragements fiscaux dits PINEL afin que les territoires de France soient égaux face aux investisseurs.
  3. Mieux encourager financièrement les bailleurs sociaux et Actions logement à investir dans les territoires d’industrie à forte tension sur le marché locatif.
  4. Faire des communautés de communes et communautés d’agglomération le cadre de référence de la conception et la mise en œuvre des politiques du logement territorialisées.
    Il s’agit de réaliser au sein de « contrats territoriaux » un volet logement et de conventions opérationnelles exposant les objectifs des politiques locales, les spécificités territoriales et leurs moyens de mise en œuvre. Ces contrats territoriaux sont appelés à servir de supports aux politiques partenariales dans le domaine de l’habitat, notamment avec les acteurs privés

 

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